Collaborateurs atteints dans leur santé et restreints dans leur performance: entre humanisme et leadership

Découvrez régulièrement sur notre blog des articles écrits par des spécialistes et experts du monde des Ressources Humaines. Nous avons à coeur de donner à ces auteurs une totale liberté tant sur le choix des sujets que sur l’angle d’analyse. Découvrez ci-dessous l’article rédigé par Sandro Pisaneschi, qui conseille les managers et les entreprises dans le domaine du développement du personnel et de l’organisation.

 

Après plusieurs mois de convalescence, un/e collaborateur/rice est de retour au travail. Tout le monde se réjouit de retrouver le soutien de celui-ci ou de celle-ci, mais il devient rapidement évident que cela ne fonctionne plus comme avant. Cette situation peut être pesante aussi bien pour l’équipe et les supérieur/e/s que pour la personne concernée. Comment la gérer au mieux?

Durant l’absence de l’employé/e, il se peut que de nouveaux collaborateurs aient intégré l’équipe et que d’autres aient quitté l’entreprise. La dynamique s’est modifiée et, chez certains, la joie de revoir cet ancien membre est limitée. L’équipe remarque que ce collègue, autrefois si sociable, reste en retrait pendant les pauses, mange seul à midi et prend rapidement congé lors des sorties d’équipe. Ou que cette collègue, autrefois si bienveillante et à l’oreille attentive, se concentre aujourd’hui uniquement sur son travail et réagit mal à la moindre distraction.

Comment une équipe peut-elle gérer une telle situation? Comment les supérieur/e/s devraient-ils/elles réagir? Nous pourrions citer Darwin et dire que chaque collaborateur a sa fonction à remplir, et basta. Cependant, nous vivons dans une société civilisée. Par conséquent, il est de notre devoir de nous occuper de la réintégration de nos semblables. Dans le cadre de telles consultations, je donne généralement les conseils suivants aux supérieur/e/s:

  • Avant qu’elle ne recommence à travailler, parlez du premier jour de travail avec la personne concernée. Discutez de l’heure d’arrivée, du collaborateur qui l’accueillera, des informations qui ont été communiquées aux autres membres de l’équipe, des tâches qu’il faudra commencer par accomplir et de la personne qui fera office de référent. Prendre des pauses en groupe peut également contribuer au soutien émotionnel et permet de (re)créer des liens ainsi que de faciliter le retour au bureau.
  • Clarifiez la situation avec le/la collaborateur/rice concernant son retour. Qui dit quoi et quand? Cela facilitera grandement son retour.
  • Informez l’équipe à propos du retour de l’employé/e et des éventuelles particularités.
  • Durant les premiers jours de travail, demandez régulièrement au/à la collaborateur/rice comment il/elle se porte.
  • Désignez un parrain/une marraine, qui souhaite s’investir dans ce cadre et qui vous pourra vous décharger.
  • En cas d’incertitudes, demandez le soutien de spécialistes (médecins, offices AI, coachs, Case Managers). Les médecins traitants peuvent donner des explications compréhensibles, en accord avec le/la patient/e. Le Job Coach ou le Case Manager peut également le faire, sans aborder le diagnostic précis. L’accent est mis sur le travail à accomplir et les conditions nécessaires à la maîtrise des tâches au sein de l’entreprise. Il peut s’agir de conseils concernant les outils à adopter, comme des tables hautes, des fauteuils adaptés ou un style de gestion plus adéquat.

Les membres d’une équipe qui ont bien été préparés au retour de leur collègue montrent souvent plus de compréhension face à cette situation pas toujours facile et sont plus disposés à la supporter. Les personnes concernées doivent, eux aussi, accomplir leur part du travail, en expliquant clairement le soutien dont elles ont besoin et comment il faut réagir en cas d’éventuelles situations inhabituelles.

Il peut aussi arriver qu’au quotidien les performances constatées ne correspondent plus à celles attendues. Une telle situation peut placer les supérieur/e/s face à un dilemme. D’une part, on souhaite soutenir son ou sa collègue et d’autre part, on souhaite atteindre les objectifs fixés. Dans ce cas, il faut rapidement aborder le problème et prendre des mesures. Il peut s’agir de mesures de soutien permettant au/à la collaborateur/rice de retrouver peu à peu son niveau antérieur, d’une adaptation du poste de travail ou d’un déplacement à un autre poste au sein de l’entreprise. A ces fins, les offices AI disposent d’un réseau étendu de Job Coachs internes et externes pouvant soutenir les entreprises. Donnez une chance à votre équipe et au/à la collaborateur/rice concerné/e. Vous enverrez ainsi un signal très positif à l’ensemble des collaborateurs.

 

Sandro Pisaneschi

 

Propriétaire de beratungsbuffet.ch, Sandro Pisaneschi accompagne les personnes en situation de changement et s’occupe des outplacements des 50 ans et plus. Il conseille les managers et les entreprises dans le domaine du développement du personnel et de l’organisation.

 

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